L’UE veut supprimer le découvert bancaire : vers la fin d’un filet de survie pour les Français modestes
C’est une petite phrase bureaucratique, perdue dans une directive européenne d’octobre 2023, qui va bouleverser la vie quotidienne de millions de Français. À partir du 20 novembre 2026, le découvert bancaire, ce petit coussin financier qui permettait à des millions de Français de tenir jusqu’à la fin du mois, sera considéré comme un crédit à la consommation. Autrement dit, il ne sera plus accordé automatiquement : chaque client devra passer au crible de la solvabilité et de la réglementation du crédit. Une « modernisation » selon Bruxelles, mais un coup de massue pour les ménages déjà étranglés.
La fin du découvert pour les classes moyennes et populaires
Jusqu’ici, le découvert était une tolérance. Une facilité de caisse, souvent de quelques centaines d’euros, permettant de gérer les imprévus : facture oubliée, dépense médicale, rentrée scolaire. Demain, cette souplesse disparaîtra. Toute autorisation dépassant 200 euros nécessitera une étude approfondie : revenus, charges, situation d’endettement, consultation du fichier des incidents bancaires. En clair, si vos charges dépassent 30 % de vos revenus, vous n’aurez plus le droit à un découvert. Une règle calquée sur le crédit à la consommation, totalement déconnectée des réalités sociales.
Selon les données du Secours populaire, près de 15 % des Français vivent à découvert chaque mois. Ouvriers, employés, retraités : des millions de foyers modestes jonglent entre loyers, factures et courses alimentaires. Pour eux, ce dispositif n’était pas un luxe, mais une bouée de survie. Bruxelles et la Banque de France veulent désormais leur retirer ce filet, au nom de la « protection du consommateur ». Une ironie tragique, quand on sait que cette mesure risque justement de plonger les plus fragiles dans le découvert… illégal et non autorisé, beaucoup plus coûteux.
L’Europe technocratique contre la France du réel
Cette décision n’est pas française : elle découle d’une directive européenne que Paris n’a fait que transposer par ordonnance en septembre 2025. Comme souvent, Bruxelles impose, la France exécute. Officiellement, il s’agit de « mieux encadrer » le crédit et d’« informer le consommateur ». En réalité, on uniformise les règles financières au détriment des spécificités nationales et sociales. Les banques devront se couvrir juridiquement, et c’est encore le client qui paiera la prudence administrative.
Pour les hauts revenus, rien ne changera. Leur dossier de solvabilité passera sans encombre, et leurs découverts seront validés sans effort. Mais pour les classes moyennes et populaires, c’est une autre histoire. Le simple fait d’avoir des charges fixes (loyer, électricité, assurance) suffira à bloquer l’accès au découvert. Une personne gagnant 2 000 euros nets et payant 800 euros de charges ne pourra même plus obtenir un découvert de 400 euros. Le système devient absurde : on prive les foyers modestes d’un mécanisme d’ajustement qui leur évitait justement de tomber dans le surendettement.
Après avoir voulu uniformiser le permis de conduire, les factures énergétiques et même les normes de logement, Bruxelles s’attaque désormais à la gestion du compte courant. Une ingérence de plus dans la vie quotidienne des citoyens des États membres. Derrière le discours technocratique se cache une réalité : en voulant « moraliser » la finance, l’Union européenne étrangle les budgets populaires. C’est une réforme pensée pour les banques et les algorithmes de solvabilité, pas pour les Français qui comptent chaque euro.
Car le véritable risque, c’est l’exclusion. En restreignant l’accès au découvert, on pousse les ménages vers des solutions parallèles : crédits renouvelables, microcrédits, plateformes de prêt en ligne, souvent à des taux bien plus élevés. En voulant protéger les consommateurs, l’Europe risque donc d’aggraver leur précarité. Et une fois encore, ce sont les plus modestes qui paieront pour les excès des technocrates.
Un projet global de contrôle financier et numérique
Cette réforme n’est d’ailleurs pas isolée. Elle s’inscrit dans un projet plus large de contrôle des flux monétaires voulu par la Banque centrale européenne. Alors que Christine Lagarde a confirmé le lancement de l’euro numérique pour octobre 2029, plusieurs experts et banques s’inquiètent d’un monde sans argent liquide. Car cette monnaie numérique, totalement dématérialisée et émise par la BCE, permettrait de tracer chaque paiement, de bloquer certains achats, voire d’appliquer des taxes automatiques selon les politiques décidées à Bruxelles. Sans cash, les citoyens deviendraient entièrement dépendants de la Banque centrale européenne, qui aurait un œil sur chaque transaction. Loin de renforcer la liberté économique, ce projet annonce une ère de surveillance financière totale, où la vie quotidienne des Européens sera dictée par les algorithmes et les décisions technocratiques.
Dans une France où un quart des salariés gagnent moins de 1 750 euros nets, cette directive sonne comme une provocation. Le découvert bancaire n’était pas un privilège : c’était un symbole de confiance entre la banque et le citoyen. En le transformant en crédit réglementé, l’Union européenne brise ce lien et introduit la méfiance jusque dans les comptes courants. Encore une réforme décidée loin des réalités françaises, qui accentuera la fracture entre la France du réel et l’Europe des bureaux.
Dernière minute : Ils semblent qu'il y ait eu une sorte d'entourloupe de la commission européenne, qui fait que nos députés européens ont voté le texte, sans vraiment connaître tous les aboutissants : Source CNEW'S, à suivre donc...
