De la à dire que l'être humain "naissait" de nature mauvaise, était un pas qu'il avait du mal à franchir, mais qu'il était bien obligé de constater, l'être humain en tant que tel, ne pouvant évoluer que par l'éducation, sa nature profonde de prédateur, l'obligeant à éliminer de sa route tout ce qui pouvait se dresser sur son chemin.
En clair, l'être humain ne pouvait être bon de nature, il lui fallait dans sa lente évolution, apprendre d'abord à supporter ses congénères, quitte de temps en temps à taper sur quelques têtes récalcitrantes, pour ensuite apprendre à vivre en société ou le plus fort guidera la meute, meute indispensable à sa propre survie, qui sans ses fidèles soldats, serait bien incapable, de chasser le Cerf.
La peur comme moteur !
Paul, avait parfaitement assimilé le formatage de nos sociétés au fil des siècles, ou depuis notre plus tendre enfance, l'on nous conditionne pour accumuler des biens, parfois bien au-delà de notre espérance de vie, un cas unique dans le monde animal, la peur de manquer, la peur du lendemain, faisant, que dans une espèce d'hystérie collective, l'on en oublie l'essentiel "Vivre".
Paul, avait aussi compris, que seul un nombre infime d'individus sur cette planète, étaient capables de penser par eux-mêmes, la preuve en était, que peu de génies, à l'image d'un "Einstein" par exemple, on été capables de changer notre façon d'appréhender le monde. Non pas qu'il manqua d'êtres intelligents sur cette planète, mais formatés à suivre les dogmes existants, peu en fait, se risquent à aller au-delà des thèses scientifiques admises, la pensée unique dominante, interdisant à la "meute" de s'éveiller en dehors des cadres prescrits.
Moralité, c'est dans une torpeur faussement bienveillante, que nous avançons dans la vie, ou toute pensée critique et personnelle nous est ôtée. Alors par peur d'être différent, nous sacrifions nos idéaux à la conformité ambiante, nous coulant dans la masse de célèbres anonymes, nous liquéfiants à petit feu jusqu'à disparaître totalement du paysage...Pour vivre heureux vivons caché dit-on, et bien, Paul pensait que c'était avec ce genre d'arguments, que l'on bâillonne toute une société.
Paul, avait donc bien compris, que les Chefs de meutes se servaient de la peur comme d'un bâton pour museler leurs congénères.
La peur du chômage, la peur de manquer, la peur de l'autre, la peur du lendemain, la peur de ne pas être à la hauteur, la peur du ridicule, la peur du terrorisme, la peur des pandémies, etc...autant de freins à l'accomplissement de l'être, autant de freins à l'évolution humaine telle qu'elle devrait pourtant se produire et dont les Chefs de meutes savent jouer finement, pour manipuler des foules à la conscience plus près du servage, que de la liberté intellectuelle.
Paul, embrasa soudain l'évolution humaine dans sa cruelle réalité, laquelle humanité, préfère se donner toute entière au consumérisme ambiant, au lieu de s'élever spirituellement et intellectuellement.
L'abrutissement des foules par des émissions de télé-réalités toutes plus stupides les unes que les autres, la désinformation quotidienne des journaux télévisés et de la presse écrite au service de la pensée unique, détruisant tout sur son passage, réduisant les masses à de vulgaires pantins, que l'on guide dans l'isoloir comme des marionnettes, ceci étant bien, ceci étant mal, voir très mal.
Incapables d'avoir une idée objective de l'environnement dans lequel ils évoluent.
Incapables de se faire une opinion toute personnelle, qui n'aurait pas été dictée voir imprimée de manière subliminale par la matrice.
Incapables d'aligner trois phrases cohérentes sur une page blanche, ils en sont réduits à prendre pour acquis tout ce que la matrice leur dicte.
Incapables, d'analyser correctement les enjeux de ce monde, ils s'en remettent au Chef de meute, hurlant à leur tour avec les loups.
L'inculture et la violence comme second moteur
Paul, un peu par obligation professionnelle, s'interrogeait sur le degré de culture des populations, trouvant que le monde se trouvait sur la voie du déclin, se disant que bientôt, l'on vendrait plus de Harry Potter de part le monde, que d'oeuvres littéraires à proprement parlé, les Balzac, Camus, Céline, Diderot, Flaubert, Montaigne, Proust, Rabelais , Stendhal, et autres Marguerite Yourcenar, n'intéressant plus guère que les étrangers, avides d'une culture française à la douce fragrance surannée.
La faute à qui ? Facile à comprendre pour qui a un brin de cervelle, d'ailleurs les Prix décernés par les maisons d'éditions depuis quelques années, étant bien dans l'air du temps, ressemblant plus à des révélations "pochettes surprises" qu'à la confirmation de réels talents. Quand aux films réalisés de part le monde, très peu relèvent du 7ème art, ou désormais à la pornographie des images, se mêle la violence des mots, qui se veulent la aussi désormais, plus orduriers les uns que les autres, ravalant ainsi le spectateur au rang de voyeur, prostré sur son siège, incapable, les neurones inertes, d'esquisser le moindre mouvement vers la sortie...Abêtir les populations, les priver de tous sens commun, quel meilleur moyen que de les asservir.
Paul, en voyant soudainement son épouse esquisser un pas de danse, se disait que la aussi, l'homme avait dépassé les limites. Car enfin, si le créateur à laissé toute liberté à l'homme d'agir selon sa guise, il lui a quand même remis les clés des proportions à garder en toute chose et donc des limites à ne pas dépasser, sans même parler des notions du "bien et du mal".
Si l'on pouvait comprendre les premiers hommes, dansant autour du feu pour s'attirer la faveur des esprits, ainsi que les farandoles destinées à fêter l'arrivée du printemps par exemple, Paul avait par contre du mal à comprendre ce déchaînement actuel des corps, bien souvent avinés, ressemblant plus à des convulsions d'êtres désarticulés, que d'êtres humains digne de ce nom.
Étonnant d'ailleurs de penser que ce sont bien souvent de respectables personnes en col blanc, montrant un certain visage le jour, plutôt sympathique et bien sous tout rapport, qui s'adonnent la nuit à ce genre de spectacle dégradant, sans même parler de soirées ou l'odeur des alcools, se mêlent à l'odeur fétide des corps entrelacés.
Paul, n'était pas spécialement grenouille de bénitier, mais certaines choses lui hérissait le poil, c'était comme ça.
En fait, il avait une haute opinion de l'être humain et ne supportait pas de voir certains de ses contemporains, s'avilir ainsi, tout comme il ne supportait pas cette pornographie ambiante, consistant à vouloir faire de l'homme et de la femme, de simples objets sexuels, voués à accomplir toutes les prouesses acrobatiques imaginables, à la façon des Bonobos.
Oui aux jeux sexuels dans l'intimité des couples, non à ce déballage médiatique des corps, qui ne sert qu'à enrichir les actionnaires de l'industrie pornographique, qui ne se rendent pas compte du mal qu'ils font à nos sociétés, ou la violence des vidéos provoquent des dégâts irrémédiables chez nos enfants, qui auront par la suite bien du mal à avoir des relations amoureuses sincères et durables.
Encore une tare de nos sociétés ou l'on n'éduque pas les gens et à fortiori nos enfants sur l'importance de prendre le plus grand soin de l'enveloppe charnelle qui sert de refuge à l'âme. Quand nous dévoyons ou molestons notre corps (alcool, drogue, violence des sonos, débauche sexuel etc...) nous faisons une offense à la création et infligeons ainsi de graves séquelles à notre âme. Demandez aux gens atteint d'infirmités, ou de graves maladies, s'ils ne rêveraient pas de vivre dans un corps sain ?
Alors par pitié, prenez en le plus grand soin, ne torturez pas votre âme inutilement, respectez le "temple qui abrite votre esprit" en vivant sainement et pleinement en harmonie avec les lois de la nature, vous en sortirez grandi à un point que vous ne pouvez même pas imaginer.
Voilà ce que Paul avait envie de hurler au monde et tant pis si on le traitait par la suite de vil emmerdeur (raseur, casse-pieds, gêneur, trouble-fêtes etc...).
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La danse de l'Ours !
Pour parler de la danse et bien en comprendre l'évolution, il est utile, voire nécessaire, de retourner à la période néolithique. En effet c'est lors de cette période, que les historiens situent de l'an 6000 à l'an 2500 avant Jésus-Christ environ, que l'on vit apparaître les premières formes de danse ou plutôt les premières formes de mouvements humains rythmés, qui allaient devenir danse. En effet plusieurs éléments permettent d'affirmer que l'homme des cavernes de l'âge de la pierre dansait. Citons à ce sujet les scènes de danse de la grotte de l'Addaura à Palerme en Sicile, de Lérida en Espagne, de Luxor en Haute-Égypte et de Tende, dans les Alpes-Maritimes, citons en plus cette sculpture en terre cuite de l'île de Chypre datant du VIe siècle avant Jésus-Christ et exposée actuellement au Louvre de Paris.
L'Homme ce guerrier
Paul, revenant à ses marmots, qui se chamaillaient tout à l'heure pour un jouet, se disait que l’homme est un loup pour l’homme, ce par quoi il est pire que le loup. Aucune bête n’aime à tuer ses semblables, à quelques exceptions près (les chimpanzés attaquent en nombre et en force pour s’emparer de leur ennemi et le clouer au sol, parfois par défense, mais souvent pour étendre leur territoire et dans la foulée leurs sources de nourritures tout en augmentant aussi le nombre de femelles du groupe). Sinon, la guerre au sens propre du terme, était bien le propre de l’homme.
Pourquoi ? Parce que les hommes sont violents. Parce qu’ils sont rivaux. Parce qu’ils sont vaniteux.
Qu’est-ce que la violence ? C’est l’usage immodéré de la force. La violence est première : c’est la force native, la force brute de décoffrage. Préexistante chez le nouveau-né (Colère, cris, petits poings qui se crispent…). Bref, Laissez-le grandir sans frein, sans amour, sans éducation, vous aurez la un monstre parfait : la violence faite homme.
Paul, se demandait pourquoi les hommes étaient si violents ? Parce ce que l'homme pensa-t-il, n'a pas encore atteint l'humanité à laquelle il aspire, en étant même très loin, se trouvant pour le moment, plus proche de l'animalité qu'il vient à peine de quitter, que de sa destination finale qui consistera à rejeter sa dépouille préhistorique pour s'habiller de lumière. Disons que sur l'échelle humaine, il n'a accompli que 1 % du chemin à parcourir.
Paul, pensait à toutes les guerres qui jalonnent l'histoire humaine, mais en fait rien que de plus naturelle finalement se disait-il, quand on pense comment sont capables de se conduire le moindre groupe de "supporter", dans, et hors stade de foot par exemple…Paul en frémit... Cependant, les hommes ne sont pas seulement des animaux à fleur de peau, ce sont aussi des rivaux pensa-t-il, que leurs désirs rapprochent et opposent, désirant tous les mêmes choses, qu’ils ne peuvent tous posséder ensemble, d'où un climat de jalousie ambiant, ceux n'ayant rien, regardant avec un ressentiment à peine dissimulé, ceux ayant tout ou presque.
Paul, comprenait cette jalousie rentrée. Comment ceux n'ayant rien ou si peu, ne le seraient-ils pas ? Il suffit d'ailleurs de déambuler sur l'avenue des Champs-Elysées noyée de lumières plus étincelantes les unes que les autres, ou dans les quartiers chics, pour comprendre le choc de civilisation. Tant de luxe, tant de tentations, tant d’injustices…
Et à contrario, que d’autres craignent pour leurs biens ? Quoi de plus humain pensa-t-il. La haine nourrit la peur, qui nourrit la haine.
Paul, se dit aussi que la vanité des hommes n'aidait en rien. Cet être insignifiant dans le concert cosmique, désirant être reconnu, estimé, admiré, ne supportait ni le mépris ni la honte. Il ne vit que dans le regard de l’autre, et pour un regard réprobateur, combien tueraient s’ils le pouvaient, sans risque, pour une simple blessure d’amour-propre ? Supprimons la police, les tribunaux, les prisons, et voyons ce que cela pourrait bien donner chuchota-t-il pour lui même. Un autre frisson le parcouru alors.
Paul pensa que la violence n’est ni un accident ni une dégénérescence. Elle est constitutive de l’animalité enfoui en chaque être humain, prête à resurgir à n'importe quelle occasion, tel un éclair… Pas de société sans rapports de force, pas de société sans désir, sans rivalité, sans vanité, pas de société sans violence, telle était sa conclusion. La, il faillit vomir.
Paul eut une dernière pensée. Mais tous ces gens dans le métro qui se serrent pour vous laisser entrer, qui s’excusent quand ils vous bousculent, qui vous renseignent quand vous êtes perdus, ils ne sont pourtant pas si violents se dit-il…
Puis il songea, que dans nos sociétés modernes, la peur est l’exception, ainsi que la haine, non pas, parce que l’amour domine, ne rêvons pas, mais parce que la prudence domine, parce que une certaine intelligence domine, parce que la violence est contrôlée, maîtrisée, surmontée, par des signes, qu'il lui a fallu apprendre au fil du temps, comme la politesse, la prévenance etc..., autant de signaux nécessaires à la vie en commun, mais aussi, grâce à la peur que représente l'autorité, par l'intermédiaire de sa police et de son armée.
Paul conclu, que par un certain équilibre des forces et des intérêts commun, nous arrivons à vivre ensemble à peu près convenablement, mais que soudainement la fragile barrière morale vienne à éclater, et alors la, ce sera la guerre civile et son cortège de malheurs...Cette fois il eut mal à la tête pour de bon et alla se coucher.