Les européens ne le savent pas encore, trop occupés à se nourrir de pains et de jeux en ce moment (ça ne vous rappellent rien ?), mais ils sont en train d'assister les yeux grand ouverts à leur propre agonie ? Assistant sans moufter, à la mort de la civilisation occidentale, comme Végèce (écrivain romain de l’ère chrétienne) vécut de l'intérieur le déclin de l'Empire romain ? Cela paraît évident - même si l'on peine à y croire.
L'Europe et ses satellites marquent le pas sur tous les fronts : le centre de gravité de la planète humaine s'étant déplacé vers l'Asie, et c'est à Shanghai, désormais, et à Singapour, que va s'écrire l'histoire des siècles qui viennent.
Comme aux montagnes russes, quand le wagonnet amorce l'ultime virage avant la descente, la plupart des passagers ferment les yeux ; mais un petit nombre dont votre serviteur, s'efforce de les garder ouverts.
Selon Toynbee (historien britannique), ces ensembles humains progressent par une succession de réponses à de grands défis ; puis ils déclinent lorsqu'il leur devient impossible de réagir aux stimuli du monde.
Force donc, est d'admettre qu'autrefois, notre civilisation a relevé plusieurs défis majeurs : notamment les invasions barbares, l'explosion démographique du XIIIe siècle, l'imprimerie et la diffusion des connaissances, la révolution industrielle...
Aujourd'hui, il est à craindre qu'elle n'échoue face à la gageure suprême : l'éclatement des modèles de production, sous l' effet conjugué d'Internet, de la mondialisation et l'avancée inexorable de l'I.A, qui réduira la population mondiale, à devenir les simples spectateurs de leur ersatz de vie (au figuré : ce qui remplace sans le valoir)...
D'ailleurs, quand la révolution de l'I.A sera achevée, les trois-quarts de la population mondiale pourra disparaître de la surface de la planète dans l'indifférence générale, pour laisser l'élite, profiter pleinement de la vie, plus de guerres, plus de maladies, plus de pauvres à nourrir, plus d'explosions sociales à craindre, le pied absolu quoi ! c'est écrit...
La satiété, il semble que le vieil Occident l'ait connue grâce au triomphe, voilà un bon demi-siècle, de l'Etat-providence et de ses avantages. La démesure, elle règne depuis un quart de siècle, et creuse partout des déficits abyssaux, impuissants à combler les besoins sans cesse accrus de populations couvées.
Le désastre, à présent, nous guette - que nos contemporains l'acceptent ou qu'ils le refusent.
Quelle forme va prendre cette chute annoncée ? Décadence, submersion migratoire, désordres sociaux, affrontements religieux ? Un mélange de tout cela, certainement.
Ce qui est vraisemblable, c'est qu'il restera peu de chose, au final, après l'écroulement - sinon l'intense nostalgie d'un monde où la technique la plus pointue se sera longtemps accommodée d'un haut niveau philosophique et spirituel.
Et ce n'est pas la répression brutale, des classes ouvrières, comme au Royaume-Uni par exemple qui y changera grand chose, il est trop tard bien trop tard...Il est minuit...
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