Lors des manifestations de paysans du mois de janvier 2024, nous avons publié : • Soutien total aux paysans L’enjeu n’est pas seulement l’avenir du secteur agricole, mais il est aussi civilisationnel • Les paysans sont mal ou pas défendus Quant à imaginer que les paysans seront mieux défendus par les parlementaires que par ce syndicat jaune, jugez par vous-mêmes • Paysan, méfie-toi ! Méfio tè ! Paysan, mon compatriote, membre de ma famille, je te le redis…
Dans ce dernier article, nous conseillions :
Méfie-toi de tes syndicats et organisations soi-disant représentatives… Méfie-toi des politiciens de toutes sortes... Méfie-toi surtout des politiciens parisiens… Méfie-toi aussi des politiciens locaux… Méfie-toi des hauts fonctionnaires… Méfie-toi des industriels de l’alimentaire… Méfie-toi des centrales d’achat et des grandes surfaces… Méfie-toi des escrologistes… Méfie-toi des sirènes du bio… Méfie-toi des faux amis…
Paysan, mon compatriote, membre de ma famille, je te le redis. Dans ma langue limousine, en occitan que j’écris en phonétique, chacun comprendra, depuis le Sud en Provence jusqu’au Nord dans les Flandres. N’est-ce pas Régis ? Je te le répète comme on me l’a seriné moult fois : Méfio tè ! Méfio tè, piti…
Aujourd’hui, 10 mois plus tard, c’est pire encore qu’en janvier.
Ces manifestations des paysans n’ont servi à rien,
puisque l’Europe de Bruxelles a continué de négocier le Mercosur qui finira d’anéantir l’agriculture française. Ici encore, petit rappel de ce que nous écrivions en novembre 2022, il y a donc 2 ans :
Tous les peuples européens qui croient en leur modèle démocratique, aux sacro-saintes « valeurs » européennes, devraient toujours garder en tête ce propos de Jean-Claude Junker, l’alcoolique prédécesseur d’Ursula von der Leyen à la tête de la Commission européenne :
« Si c’est oui, nous dirons donc : on poursuit ; si c’est non, nous dirons : on continue !» Cette pensée — totalitaire et arrogante — imprègne les instances dirigeantes européennes.
L’Europe de Bruxelles impose son calendrier : le Mercosur doit être signé par l’Europe, quoi qu’il en coûte ! C’est la feuille de route imposée à Bruxelles par les lobbies financiers globalistes. Et Michel Barnier est là pour ça : finir d’anéantir l’agriculture française. Il a le profil idéal pour cela.
Rappelons nous :
En 2009 — il y a donc 35 ans ! — Michel Barnier, alors ministre de l’Agriculture de Jacques Chirac, ne s’oppose pas à Bruxelles qui propose d’élaborer du vin rosé en mélangeant du vin rouge et du vin blanc, alors qu’en France, il est formellement interdit de mélanger du vin rouge avec du vin blanc pour produire du vin rosé (mis à part le Champagne rosé.
Devant le tollé des viticulteurs provençaux, notamment, il dira : « Que voulez-vous… Je n’y peux rien… C’est une décision européenne…» Le ministre de l’Agriculture français se soumettait déjà en 2009, aux lobbies bruxellois. Depuis lors il a fait une belle carrière à Bruxelles.
Durant toute sa vie, Michel Barnier n’a cessé de sacrifier la France aux intérêts des lobbies mondialistes qui dictent leurs lois à Bruxelles.
Les paysans doivent intégrer dans leur démarche que tous les élus — à l’instar de Michel Barnier, ancien ministre de l’Agriculture qui a « réussi » — se foutent pas mal du sort des paysans. Et ce n’est pas leurs suicides qui les émeuvent. Au contraire cela fait autant de paysans de moins !
Notre Premier ministre est gratifié pour cela par le Système qui lui attribue plus de 25 000 eurospar mois de retraite (hors ses émoluments et avantages actuels de Premier ministre). La plupart de nos paysans ne gagnent pas cela en une année en travaillant 70 heures et plus par semaine.
Paysans, quand arrêterez vous de vous faire berner ?
Note de Jackturf : Confirmation de ce que j'écrivais après les premières manifestations paysannes, que nos pauvres travailleurs de la terre et éleveurs, ne verront aucune des promesses faites par le gouvernement Attal, c'était tellement prévisible...et ce n'est pas ce petit regain de tension, qui ressemble à une lente agonie, qui y changera grand chose. Il est bien trop tard pour eux et bien trop tard pour nos enfants, qui devront se résoudre à absorber l'infâme nourriture que le "système" produira. Multiplication des cancers et autres maladies à prévoir, pas besoin d'être grand Devin pour le comprendre...A bon entendeur...
Trump, que certains définissent comme le pire misogyne de la planète nomme, pour la première fois de l'histoire américaine, une femme au poste prestigieux et stratégique de secrétaire général de la Maison Blanche ! Nos commentateurs Woke, bien-pensant et donneurs de leçons des chaînes et journaux Français ont dû avaler de travers leur tartine beurrée en l'apprenant.
Mercredi, au bout de la nuit électorale américaine, sur la scène du centre de conventions de West Palm Beach, en Floride, Susie Wiles, la stratège du triomphe de Donald Trump, est finalement apparue en pleine lumière. «Quel boulot !» a remercié le futur président, tentant en vain de la convaincre de prononcer quelques mots. Susie aime rester en retrait. On l’appelle la demoiselle de glace, s’est amusé Donald Trump. Jeudi, il l’a nommée directrice de cabinet (chief of staff). C’est la première fois qu’une femme occupera cette fonction stratégique, un poste au plus près du locataire de la Maison-Blanche. La célérité de cette décision confirme que Donald Trump est bien mieux préparé à l’exercice du pouvoir que lors de son premier mandat.
Elle est une femme de l’ombre et a été choisie pour occuper le fameux poste de "chief of staff", l’équivalent en France du secrétaire général de l’Elysée.
Susie Wiles, née en 1957 (67 ans) dans le New Jersey, aux États-Unis, est une consultante politique qui a une longue carrière derrière elle. Depuis avril 2024, elle occupe le poste de co-présidente de la campagne présidentielle de Donald Trump. Elle a co-dirigé avec Chris LaCivita la campagne électorale du président-élu.
Fille de l’ancien joueur de la National Football League (NFL) Pat Summerall, devenu ensuite un légendaire commentateur sportif, Susie Wiles rejoint la campagne présidentielle de Ronald Reagan en 1980, en tant que planificatrice de campagne, elle restera 10 ans à ses côtés.
Dans les années 1990, Susie Wiles devient la cheffe de cabinet de John Delaney, alors maire de Jacksonville. Considérée comme une républicaine modérée traditionnelle, elle évite soigneusement la lumière des projecteurs.
De 2004 à 2009, elle conseille le maire de Jacksonville, John Peyton. Lors de l’élection du gouverneur de Floride en 2010, Susie Wiles est reconnue pour avoir contribué à l’élection de l’homme d’affaires Rick Scott.
En 2015, alors qu’il vient de se lancer dans la primaire républicaine Donald Trump invite Susie Wiles à New York. Lors de son retour, la consultante dira à ses proches qu’elle"voit un truc en lui", convaincue qu’il peut remporter l’élection. Elle jouera un rôle central pour l’aider à battre Hillary Clinton en Floride, idem en 2020 même si Joe Biden s’impose dans la plupart des autres États.
En 2016 et 2020, Donald Trump choisit Susie Wiles, en duo avec Chris LaCivita, ex-militaire devenu consultant politique. Le binôme est reconnu pour avoir organisé l’opération la plus disciplinée des trois campagnes de Donald Trump et a joué un rôle stratégique clé dans la victoire du désormais président élu des États-Unis face à Kamala Harris.
En anecdote, il faut savoir qu'elle a contribué à l'élection de Ron DeSantis comme Gouverneur de Floride en 2019, mais quand celui-ci, défie Trump dans les primaires, elle se montre alors impitoyable envers lui...lui faisant même un signe de la main lors de sa défaite doublé d'un cinglant Bye Bye...On ne touche pas à sa créature...
Un conseiller principal de Harris supprime le compte X alors qu'un « scandale massif » se prépare à plus de 20 millions de dollars de dettes de campagne
David Plouffe, né le 27 mai 1967, est un conseiller politique et lobbyiste américain. Il est connu pour avoir été conseiller du président des États-Unis Barack Obama du 10 janvier 2011, succédant à David Axelrod, au 25 janvier 2013.Wikipédia
L'ancien conseiller principal d'Obama devenu conseiller principal de Kamala Harris, David Plouffe, a supprimé son compte X après avoir suggéré mercredi que la défaite écrasante de Harris était la faute de Joe Biden pour ne pas avoir abandonné assez tôt, et juste au moment où un scandale massif de dette de campagne éclate.
« Nous nous sommes sortis d'un trou profond, mais pas suffisamment. Une perte dévastatrice », a écrit Plouffe sur X - dans ce que beaucoup ont interprété comme une pique à Biden.
20 millions de dettes :
Après avoir récolté plus d'un milliard de dollars et s'être retrouvée avec 118 millions de dollars en banque au 16 octobre, la campagne Harris a terminé la saison électorale de 2024 avec « au moins 20 millions de dollars de dette », selon Christopher Cadelago de Politico .
Le PDG de Breitbart , Matt Boyle, a déclaré qu'un membre de l'équipe de campagne de Kamala « a déclaré qu'il y avait ici un scandale massif méritant un audit » .
Le message de Boyle dans son intégralité :
Ok, donc ça vient de devenir très explosif. Un membre de l'équipe de campagne de Kamala qui a vu ces publications m'a appelé tout à l'heure et m'a dit qu'il y avait un scandale massif ici qui méritait un audit.
L'affaire de la dette de 20 millions de dollars est bien réelle. Rob Flaherty, a déclaré ce membre du personnel, est actuellement en train de faire le tour de la liste de diffusion de collecte de fonds de Kamala pour trouver quiconque le souhaite pour tenter de récupérer l'argent. Cela inclut d'autres campagnes et des groupes extérieurs.
Flaherty est le directeur adjoint de campagne et rend compte à Jen O'Malley Dillon.
« Jen a dépensé un milliard de dollars en quelques mois et c'était l'idée de Jen de faire tous les concerts. » — Le conseiller de campagne de Kamala m'a dit
Cette source a ajouté qu'O'Malley Dillon a fait ces « concerts », comme Katy Perry, Lizzo, Eminem, Bruce Springsteen et cetera, au détriment de « la priorité et des dépenses sur les médias sociaux et d'autres priorités de campagne ».
Apparemment, un groupe en Géorgie a dû licencier 100 personnes parce qu'il ne pouvait pas les payer.
On ne sait pas encore si la campagne a payé les artistes pour se produire, mais le coût de production des événements était « immense ».
De plus, ce membre de l'équipe de campagne de Kamala a déclaré que plusieurs personnes qui travaillaient pour la campagne de Kamala Harris pour la présidence attendaient toujours plusieurs paiements en souffrance qui leur avaient été promis pour leur travail. C'est-à-dire qu'ils n'ont pas payé le personnel.
Ce membre de la campagne de Kamala m'a parlé de @jomalleydillon
« Les gens n’aimaient pas travailler avec elle. Beaucoup de gens de la campagne avaient l’impression que nous avions perdu parce que Kamala n’avait pas été autorisée à diriger sa campagne. Ils dirigeaient la campagne de Joe Biden au lieu d’une campagne de Kamala. Elle était odieuse et faisait office de gardienne et interférait avec les collaborateurs du vice-président qui essayaient de faire leur travail. »
Selon les données de la Commission électorale fédérale (FEC), la campagne Harris avait reçu plus d'un milliard de dollars jusqu'au 16 octobre - y compris lorsqu'elle était la campagne de Joe Biden.
Au cours de la même période, la campagne Trump a encaissé 392 millions de dollars et dépensé 345 millions de dollars.
Les démocrates ont dépensé 1,1 milliard de dollars en publicité diffusée et en réservations associées, selon AdImpact - un site qui surveille le coût et le contenu des publicités, rapporte Newsweek .
Selon le New York Times, l'équipe de campagne de Harris a dépensé « six chiffres » pour déployer des banderoles sur quatre matchs de la NFL en octobre afin d'atteindre les électeurs masculins dans les États clés. Le Guardian a rapporté en novembre qu'elle avait également dépensé « environ 450 000 dollars par jour » pour faire afficher des publicités sur le Las Vegas Sphere dans l'État clé du Nevada.
En fin de compte, le message n'a pas semblé atteindre son objectif. S'adressant à Newsweek, Mark Shanahan, un expert en politique américaine qui enseigne à l'Université de Surrey au Royaume-Uni, a déclaré que Harris n'avait « jamais vraiment réussi » à faire passer son message économique pendant la campagne présidentielle.
« Une fois de plus, les démocrates ont sous-estimé l’attrait de Trump. Il transforme la politique en feuilleton télévisé et cela intéresse bien plus que ses fidèles du mouvement MAGA. En plus de cela, il a délivré des messages simples : l’économie est mauvaise et il peut y remédier ; et les problèmes de l’Amérique commencent à ses frontières et il peut aussi y remédier », a déclaré Shanahan.
« Harris de son côté n’a pas eu assez de temps pour se présenter à l’Amérique. Elle n’a jamais vraiment fait passer ses messages sur l’économie avec beaucoup de clarté , et le seul domaine qui, selon nous, la ferait vraiment avancer, celui des droits reproductifs, n’a pas vraiment eu l’impact attendu auprès des électeurs. »
Énorme victoire de Jackturf qui pour la deuxième fois de son histoire a prédit la victoire de Donald Trump, contre toute la classe politico médiatique. A terre les LCI, BFMTV et tous leurs journalistes d'extrême gauche, qui ont craché sur Donald Trump tout au long de la campagne. Ils ont déshonoré leur carte de presse, mais vous me direz, ce n'est pas la première fois que leur impartialité est remis en cause. La déontologie, connaissent pas ces gens la...
Victoire d'Elon Musk, génie s'il en est, sur les paillettes
de Taylor Swift... Les américains plus intelligents qu'on ne le dit, n'ont pas sombré sous les sirènes du showbiz...Les démocrates n'ont visiblement pas retenu la leçon infligée à Hillary Clinton en 2016. On ne gagne pas une élection sur de ridicules flonflons...C'est rassurant quelque part...
Note : Pascal Praud vient de noter le naufrage de toute la classe médiatique française, les français feraient bien de se réveiller...
The survivor !!!
Source original Jackturf vous expliquant par avance pourquoi Donald Trump allait gagner cette élection haut la main :
Un sondeur de premier plan prédit une victoire écrasante de Trump dans "des États clés"
Un énorme « réalignement politique » est en cours, qui pourrait surpasser la victoire historique de Reagan contre Jimmy Carter en 1980, affirme le sondeur de renom Mark Mitchell, de Rasmussen.
Mitchell affirme que Trump pourrait s'assurer une avance nationale solide et balayer les États clés comme la Virginie, le New Hampshire et même le Minnesota ou le Nouveau-Mexique.
« Ce que vous entendez, c'est que les sondages sont serrés, et je pense que c'est faux », a déclaré Mitchell à Breitbart News dans une interview exclusive .
« Je pense que les sondages montrent en moyenne une large victoire de Trump, et mes sondages réalisés indépendamment le montrent également. »
Mitchell a déclaré qu'un « réalignement politique majeur » est en train de se produire, qui ne se reflète pas dans la plupart des sondages.
« Je pense que les sondeurs ont du mal à suivre, nous y compris.
Mitchell a noté que Trump « s’en sort bien mieux que jamais au cours des cycles précédents ». Si Trump parvient à dépasser ses marges précédentes et que sa performance dans les États clés le reflète, « Trump raflera les États clés » dans « une grande victoire ».
Mitchell a également déclaré qu’il voyait un parallèle entre cette élection et l’élection Reagan-Carter de 1980.
« Beaucoup de gens parlent de 1980 », a-t-il expliqué, soulignant que le large soutien dont jouissait Reagan, au-delà des clivages partisans, avait permis une victoire écrasante. « Si vous écartiez [John] Anderson de cette course et donniez la plupart de ses voix à Carter, alors c'est ce qui pourrait se passer. »
L'élection de 1980 fut une victoire écrasante de Ronald Reagan sur le président sortant Jimmy Carter. Les sondages annonçaient une course serrée, mais Reagan remporta 489 grands électeurs contre49pour Carter et eut près de 10 points d'avance dans le vote populaire.
1980 fut la dernière année où un président démocrate en exercice fut destitué.
Mitchell estime que les sondages sont biaisés de manière trompeuse, dans l'espoir de renforcer le vote en faveur de Kamala Harris.
« J’ai écrit dans un article il y a deux ou trois semaines : « À quoi ressemblerait 1980 si les sondeurs de l’époque avaient Internet ? »
« Je pense que le plan était vraiment de faire la promotion de Harris et d'essayer de lui faire passer le cap », a-t-il ajouté.
Langley, Virginie, une trentenaire d’origine hispanique arpente d’un pas assuré les couloirs lumineux du siège de la CIA. En fond sonore on peut l’entendre revendiquer haut et fort son identité de « milléniale », « cisgenre », « intersectionnelle » tout en clamant son épanouissement personnel au sein du service de renseignement extérieur américain. Cette scène se déroule dans une des vidéos de recrutement du cycle « Humans of the CIA ». Publiée par l’agence au début de l’année 2021, elle met en scène plusieurs membres du service se réclamant des divers pans de l’idéologie « woke »
Historiquement, le mouvement « woke » trouve ses sources dans les mouvances anti-racistes afro-américains des années 60. Il va connaître une seconde jeunesse au début des années 2010 et finir par rallier plusieurs mouvements jusqu’à devenir une « convergence des luttes à l’américaine ». Aujourd’hui, le « wokisme » représente le mouvement majeur de la gauche sociétale contestataire. Très populaire chez les jeunes, il porte des idées aussi variées que la justice sociale, certaines politiques identitaires ou encore le féminisme radical. Il englobe plusieurs sous-mouvements (qui ne sont pas toujours d’accord entre eux) tels que « Black Lives Matter » ou encore certaines associations « LGBTQIA ».
Il n’aura pas échappé au lecteur averti l’apparente contradiction qui transparait ici. En effet, comment un service gouvernemental tel que la CIA, qui a planifié des assassinats, contribué à dissimuler des exactions sur les populations civiles afghanes ou encore mis illégalement sous surveillance des journalistes américains et des militants pacifistes, pourrait désormais se réclamer de la justice sociale, du féminisme et du droit des transsexuels ? Une telle connivence n’est cependant pas si dénuée de sens au regard de l’Histoire de la CIA et de ses rapports avec les mouvements de la « gauche progressiste ».
Une vraisemblable proximité :
L’idée d’une pénétration idéologique de la CIA par le mouvement « woke » n’est pas si absurde. En effet, l’institution s’est toujours montrée sensible aux idées progressistes. Cela est, en partie, due à une certaine identité héritée de son ancêtre, l’Office of Strategic Services (OSS), une « création de l’américanisme progressiste du clan Roosevelt » reposant sur « des réseaux d’influence et d’espionnage privés entre les grandes familles progressistes de l’Est des USA liées à des élites britanniques ».
Cette compatibilité avec les idéaux de la gauche contestataire a continué de se manifester durant la guerre froide. Il convient de prendre pour exemple de ce phénomène le cas de John Brennan, directeur de la CIA de 2013 à 2017 et membre de l’agence pendant plus de 25 ans. M. Brennan a été, à l’issue de sa cessation de fonction au sein de l’agence, au cœur d’un scandale l’accusant d’avoir été membre du parti communiste durant la guerre froide. Bien que niant en bloc ces accusations, M. Brennan reconnait avoir, en 1976, voté pour Gus Hall, candidat communiste à la présidence des Etats-Unis. Il s’empressa d’ajouter qu’il avait, lors de son processus de recrutement par l’agence au début des années 80, rendu compte de cette information.
Ainsi, en pleine guerre froide, affirmer partager les idéaux communistes ne s’avérait pas rédhibitoire pour intégrer l’entité se définissant comme la « première ligne de défense de la nation » face à l’URSS. Il permettait même d’en devenir, à terme, le directeur.
D’autant que la longue carrière de M. Brennan dans l’institution n’a en rien tari son appétence pour les idéaux de la gauche contestataire. Ainsi, quelques mois après sa prise de poste à la direction de Langley, le nouveau numéro 1 de la première agence de renseignement de la première puissance mondiale s’est empressée de faire diffuser, en juillet 2014, un rapport de 16 pages intitulé « Diversity and Inclusion at the CIA » au sein duquel il affirmait que la diversité était « le premier impératif d’un service de renseignement ». M. Brennan persiste et signe en 2016 dans le rapport « CIA Diversity and Inclusion Strategy (2016-2019) » en mettant l’emphase sur la nécessité « d’adopter et de promouvoir la diversité à travers une culture inclusive ».
Bien que John Brennan constitue un cas d’école dans l’illustration de la proximité de la CIA avec les idéaux de la gauche progressiste, il est possible de retrouver cette accointance chez d’autres personnels de l’agence, notamment au travers de l’implication politique de certains de ses membres.
Un potentiel changement de paradigme stratégique :
La communication « CIA woke » pourrait, plutôt qu’une « sortie du bois » idéologique motivée par l’arrivée au pouvoir de Joe Biden, découler d’une volonté de l’agence d’adapter son image aux évolutions de la société américaine. En effet, Langley fait aujourd’hui face à des difficultés de recrutement. La flambée des prix de l’immobilier en Virginie, la différence de salaire avec le privé ainsi que les divers scandales ayant éclaboussé l’agence en ont fait un employeur peu attrayant. La conversion de Langley à l’idéologie « woke » pourrait être interprétée comme une opération de séduction à destination de certains profils intéressant les services.
Il apparaît opportun de citer ici le cas de certaines minorités d’origine extra-américaine disposant de compétences linguistiques et se révélant très sensibles aux idées de justice sociale portées par le mouvement « woke ». Il est également intéressant de mentionner les jeunes diplômés des universités américaines. Ces dernières constituent aujourd’hui un bastion de l’idéologie « woke ». Se présenter comme relai de ce mouvement permettrait à Langley de redorer son blason auprès de ces entités, lesquelles pourraient en retour fournir dans la durée des individus dépositaires de connaissances techniques valorisables pour le service.
L’importance de la composante recrutement dans la communication « woke » de la CIA peut être observée au travers du rapport « 2020-2023 CIA Diversity and Inclusion Strategy ». Contrairement aux précédentes versions évoquées plus tôt, l’idée d’attrait et de fidélisation de profils de qualité est omniprésente. Sans nier son importance, le rapport relègue la mise en conformité à l’idéologie « woke » au rang de moyen d’atteindre un objectif alors qu’il était auparavant considéré comme une fin en soi.
Une stratégie éminemment risquée :
En se rapprochant du mouvement « woke » la CIA adopte une stratégie pouvant se révéler extrêmement préjudiciable. En effet, bien que progressiste, l’agence défend un socle de valeurs en opposition avec celles dont le « wokisme » fait la promotion. Il convient de prendre pour exemple de ce phénomène la mise au pinacle de l’individu déconstruit et de l’identité communautaire par les divers courant de la « gauche progressiste » s’opposant à l’exaltation du sacrifice individuel au service du collectif symbolisé par les célèbres étoiles commémoratives dans le hall d’accueil de Langley.
Cette divergence de valeurs induit naturellement une interrogation quant à la loyauté des « progressistes ». En effet, les diverses composantes du mouvement « woke » se sont régulièrement opposées à l’Etat américain et à ses institutions. Le cas le plus évocateur demeure celui de « Black Lives Mater » qui, à l’issue du décès de George Floyd dans le cadre d’une opération de police, avait organisé de nombreuses manifestations violentes. Ces dernières prirent pour cible des lieux représentant le pouvoir institutionnel (Commissariats, palais de Justice, bâtiments publics) mais aussi des symboles d’une Histoire américaine jugée trop blanche par les tenants du mouvement. A la lumière des ces faits, il apparaît comme légitime de questionner la loyauté d’individus se réclamant de la mouvance idéologique « woke » à l’égard d’une institution cardinale des Etats-Unis telle que la CIA dans le cadre ou celle-ci serait amenée à mener des actions contraires aux « valeurs woke ».
La stratégie suivie par la CIA s’avère d’autant plus dangereuse qu’outre le fait d’attirer des profils « woke » dont la viabilité demeure discutable, elle pourrait rebuter des profils, plus traditionnels, en phase avec les valeurs de l’agence. Une telle manœuvre risque de se révéler extrêmement préjudiciable dans la durée, aboutissant à une institution incapable de penser sa mission hors du prisme « woke ». Or ce dernier est au métier de renseignement ce que la barre à mine est à la chirurgie : grossière, inefficace, déplacée.
Le renseignement est « un métier de voyou fait par des seigneurs ». Là où il requiert de la finesse, le « wokisme » n’offre qu’une vision manichéenne de la réalité. Là où il demande une volonté de compréhension d’autrui, le « wokisme » ne propose que l’anathème. Là où il exige une capacité de raisonnement rationnelle, le « wokisme » s’enorgueillit d’une approche émotionnelle des situations. Là où il recherche la vérité, si déplaisante puisse-t-elle être, le « wokisme » ne cherche qu’à confirmer ses dogmes.
La contamination des matrices de réflexion du renseignement américain par l’idéologie « woke » aurait de grandes chances d’aboutir à une perte d’efficacité plus que significative de la CIA.
Déclin ou outil de manipulation indirecte :
Par ailleurs, dans l’éventualité où cette contamination serait avérée, le maintien de la CIA serait bien plus préjudiciable que son autodestruction. En effet, en ce cas, l’idéologie « woke » disposerait dans son arsenal d’un service expérimenté résolument offensif possédant de solides réseaux permettant un développement rapide de l'idéologie à l’international.
En définitive, que la CIA soit réellement « woke » ou qu’elle ne cherche simplement qu’à changer son image à des fins de recrutement représente dans les deux cas une victoire pour le mouvement de gauche contestataire. Dans la première éventualité, cela signifierait que le mouvement est devenu assez étendu pour se propager jusqu’au cœur des institutions américaine. Dans le second, ce serait un témoignage de la puissance du courant : le « wokisme » serait devenu assez important pour contraindre un service tel que la CIA à lui prêter allégeance.
Cependant, cette victoire reste en demi-teinte puisqu’elle devrait pousser le mouvement « woke » à assumer une contradiction désormais évidente. Dès sa création, le « wokisme » n’a eu de cesse de se présenter comme le David vertueux luttant contre le Goliath institutionnel oppressif. Ce narratif a permis au mouvement « woke » de justifier ses actions, si extrêmes fussent-elles et de bénéficier d’une certaine sympathie au sein de la population. Mais la stratégie de victimisation est peu compatible avec un service de renseignement qui s’inscrit dans le cycle de frappes ciblées par drones pour éliminer des ennemis de la première puissance mondiale. A moins qu’elle ne soit un moyen de plus pour pénétrer certaines sociétés civiles étrangères comme ce fut le cas entre 1947 et 1974. Durant cette période de la guerre froide, un département spécial de la CIA manipula sans qu’elles s’en doutent, des revues d’extrême gauche dans le monde occidental pour affaiblir l’URSS par des discours critiques émanant de son propre camp idéologique.
Lucas Wendling
Etudiant de la 25ème promotion SIE
Bibliographie :
Rapports officiels :
- Central Intelligence Agency, « Diversity and Inclusion at the CIA », publié en Juillet 2014.
- Central Intelligence Agency, « CIA Diversity and Inclusion Strategy (2016-2019) » publié en 2016.
- Central Intelligence Agency, « CIA Diversity and Inclusion Strategy (2020-2023) » publié en 2020.
Ouvrage clé
- Frances Stonor Sanders, Qui mène la danse ? La CIA et la guerre froide culturelle, Paris, Denoël, 2003.